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Yasmine G.

COVID19 : l'enseignement en ligne, top ou flop?

COVID19 : l’enseignement virtuel et ses limites


Je vous souhaite, chers lecteurs du Bus Jaune, d’être en bonne santé avant tout. J’espère que vous gardez le moral. Il faut croire plus que jamais en des jours meilleurs.


La planète entière se bat actuellement contre le COVID19. Depuis le début de la pandémie, tous les services ‘non essentiels’ ont fermé. Les changements dans notre vie quotidienne ont pris une amplitude sans précédent. Parmi les changements les plus marquants pour ralentir et lutter contre le virus, la fermeture des établissements scolaires et universitaires, là aussi un phénomène mondial. Aux USA, 43 Etats et DC ont recommandé la fermeture des écoles jusqu’à la fin de l’année scolaire, ce qui affecterait environ 45 millions d’élèves (source Edweek, 26 avril 2020).


Adaptation de l’enseignement présentiel au virtuel

Très vite, aux US et ailleurs, la plupart des écoles et des enseignants se sont mobilisés et adaptés à cette nouvelle réalité, pour proposer à leurs élèves des cours en ligne, des online courses, du ‘remote learning’, de nombreuses appellations différentes existent. Il s’agit de faire à peu près un quart du programme en « virtuel » (l’école s’étant globalement arrêtée mi-mars pour l’Amérique du Nord). En gros, soit les profs font cours « en direct » devant leur écran, soit préparent des « capsules » avec les points essentiels de la leçon qu’ils envoient aux élèves avec des devoirs à rendre etc. Les élèves peuvent encore se connecter à un portail d’accès pour aller chercher les enseignements individualises par niveau et par classe. Là encore, de nombreuses possibilités existent et selon les Etats et les établissements, c’est plus ou moins suivi ou réussi.


Limites de l’enseignement virtuel


Limites technologiques - En théorie, tout ça est bien beau. En pratique, comme souvent, c’est plus compliqué. D’abord, tout cela suppose que i) les profs puissent générer le contenu nécessaire pour les cours en ligne, puis ii) gérer une classe virtuelle, éventualité pour laquelle ils n’ont pas été formés ni préparés. Passe quelques semaines cependant, les résultats sont plutôt probants …. A condition d’être patient et bienveillant, ça fonctionne !

Les élèves doivent avoir des ordinateurs à la maison et lorsqu’il y a une fratrie, chacun doit disposer d’un PC, ce qui n’est souvent pas le cas. Parfois aussi l’accès à internet est difficile, surtout en zone rurale. Certains Etats (Nouveau Mexique, Maryland) ont prêté ou acheté, puis distribué des Chromebook pour permettre à ceux de leurs élèves qui n’en avaient pas, de pouvoir continuer leur scolarité en ligne. D’autres élèves suivent sur leur smart phone, seul moyen de rester connectés. Comme pour mes enfants, les livres ne sont plus accessibles, car ils sont restés dans les lockers à l’école, donc les élèves n’ont plus leurs support ‘papier’.


Limites pratiques - Une fois les obstacles matériels surmontés, il y a les problèmes pratiques d’organisation: loin de l’établissement, livrés à eux-mêmes pour comprendre la leçon, sans vraie possibilité de poser des questions, les cours en ligne supposent que les élèves soient capables et autonomes. Mais bien souvent, et surtout pour les plus jeunes du primaire et du collège, à moins que les parents puissent être aidants et présents parfois même pendant la leçon, il est très difficile de suivre et faire le travail en ligne (surtout pour les parents dont la langue maternelle n’est pas l’anglais !!). Sans horaires précis, avec des heures de réveil aléatoires (selon l’heure où on a abandonné la Xbox la veille !), il faut une bonne dose de motivation pour allumer l’ordi et se connecter pour le cours de maths. Même pour les plus volontaires, après plusieurs semaines, la lassitude se fait sentir. Pas si évident ces réunions Zoom et Microsoft Teams. Les cours structurés finissent par manquer.

Pour les parents qui eux aussi ont du se mettre au télé travail, c’est un enfer de devoir en plus suivre les apprentissages de leurs enfants, avec tout le reste en toile de fond… Eh oui, être prof ça ne s’improvise pas ….

Certains profs rivalisent d’idées pour conserver le lien avec leurs élèves. On a pu assister à des défilés de voitures placardées de signes, qui roulaient dans les quartiers des élèves (distanciation oblige) pour faire coucou et assurer les élèves que les profs ne les oubliaient pas.

Voici un exemple, qui provient du super blog de Sandrine,"6 Out West". Elle y décrit le quotidien de sa famille et ici, elle nous expose en detail la facon dont l'école garde le contact avec les éleves dans sa ville de Sioux Falls, dans le Dakota du Sud.



Conséquences de la pandémie : graduation, tests et examens annules et écart des inégalités entre élèves


Dans les high schools – Evidemment toutes les cérémonies de graduation sont annulées L Cet été les seniors n’auront pas droit à la traditionnelle cérémonie qui marque la fin de leur parcours scolaire. C’est un crève-cœur pour beaucoup de familles, surtout quand on sait l’importance de cet évènement. Beaucoup d’élèves ont choisi de recevoir leur traditionnelle « cap and gown » à la maison.

Examens ou tests standardisés : le ACT qui devait avoir lieu le 4 avril a été repoussé au 13 juin. Les « subject tests » du 6 juin sont également annulés.

Pour le SAT, le test du 22 mai a été annulé. Les prochaines dates possibles débuteront en aout avec une date ajoutée en septembre, puis une fois par mois jusqu’à la fin de l’année, pour ‘rattraper le temps perdu’. Pour les plus jeunes, il n’y aura pas de PSAT cette année.

Les AP tests de mai sont maintenus, mais le College Board prévoit la possibilité pour les élèves de passer les examens en ligne, ou en high school, à condition bien sûr que les écoles rouvrent avant la fin de l’année scolaire. Pour le moment dans la plupart des Etats, c’est incertain.

Il n’y aura pas de summer school dans beaucoup d’Etats, ce qui va créer davantage d’inégalités entre ceux qui ont pu s’adapter parce qu’ils ont pu étudier dans de bonnes conditions voire même pu travailler avec un tuteur online et les autres qui devaient se rendre à l’école pour recevoir leur enseignement. La fermeture des écoles a même eu des effets catastrophiques pour de nombreux élèves pauvres qui, du jour au lendemain, n’ont plus eu accès aux repas gratuits distribués dans les écoles (petit déjeuner et déjeuner).


Les universités

Au niveau des universités, les conséquences (financières notamment) sont énormes et les mesures ont été prises en ordre dispersé. Bien sûr comme tous les services non essentiels, elles ont fermé et les étudiants sont rentrés chez leurs parents. Dans certains cas, les étudiants ont pu récupérer le prorata de leur « room and board », ça concerne les freshmen qui logent sur le campus.

En ce qui concerne les examens, la plupart auront lieu en ligne et le plus souvent avec un « open book ». Il ne faut pas oublier que les conditions d’apprentissage sont tellement différentes d’une situation normale que les conditions d’examens le sont aussi. Pour le moment, la aussi la date de la rentrée « sur le campus » est incertaine pour beaucoup.

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